Combattants de la guerre de 14-18 |
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FAURE GERMAIN |
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LE 2e REGIMENT DU GENIE |
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Début octobre 1915 le front de Champagne, s'étend dans
une région de larges ondulations où les mouvements de terrain les plus
élevés vont de 188 et 190 mètres. Quelques collines aux pentes plus rapides
dominent le pays, ce sont les « Buttes ». Des bois de pins dont les lisières
affectent des formes géométriques couvrent la plupart des hauteurs. Les
routes sont bordées d'arbres qui permettent de les identifier de loin. Le
paysage a un aspect simple et linéaire. La vue s'y étend à de grandes
distances. Il en est de même de tous les aménagements ennemis dont nous connaissions les détails. Chaque tranchée, chaque boyau, a reçu de nous un nom : le Kaiser, Hindenburg, Von Kluck, fleuves et les villes d'Allemagne…. La première position allemande, qui formait la
principale ligne de résistance, comprenait de deux à cinq tranchées,
s'échelonnant sur une profondeur de 300 à 500 mètres, avec des défenses
accessoires, réseaux impénétrables de fils de fer et de chevaux de frise,
abris-cavernes contre le bombardement et fortins garnis de mitrailleuses. De
loin en loin, le réseau des tranchées formait de véritables labyrinthes qui,
connus de nos hommes, avaient reçu des noms caractéristiques : le saillant,
le trapèze, la courtine, l'éperon, le bastion…
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OCTOBRE 1915 LA MAIN DE MASSIGES | |
Le vendredi 1er octobre 1915, la compagnie 16/52 du 2eme Régiment de Génie est constituée.
L'effectif comprends deux officiers : le lieutenant Labaume et le sous-lieutenant de Coninet, ainsi qu'un aspirant, un adjudant qui vient du 342eme RI de Lodéve, un sergent major, quatre sergents, un caporal fourrier, huit caporaux, 117 soldats, deux chevaux de selle, deux mulets. Soixante hommes viennent de la 16/2, cinquante sept autres de l’infanterie, du 25eme RIT notamment. La 32eme Division, à laquelle ils appartiennent, est affectée au 1er Corps d'Armée. Elle doit conduire des attaques à la main de Massiges |
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La compagnie bivouaque dans le ravin de l’Etang entre le Pouce et l’Index. Elle travaille de nuit (3/4 de l’effectif) à l’organisation du secteur compris entre le boyau d’Ukermarck et le boyau de Moltke ( Entre les ouvrages de la Défaite et le Mont-Têtu) | |
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Le 6 octobre 1915 la compagnie est mise à disposition du 80eme RI qui doit attaquer le Bois Marteau à l'Est des ouvrages de la Défaite) Départ prévu du Ravin à 4h. La 1er section marche avec la 2eme vague. Le reste de la Cie accompagne la 4eme vague. A 5h 30 l’attaque est lancée Après s’être avancée avec l’infanterie, la 1er section se replie, suivant le mouvement des fantassins. Elle est alors employée à enlever des éléments du réseau brun, et à l’établissement de sapes destinées à relier notre 1ere ligne avec des éléments de tranchées tenues par quelques groupes de tirailleurs. La moitié de la 1ere La nuit, la compagnie remet de nouveau éléments de réseau brun devant notre première ligne et continue les travaux de sape. Deux hommes sont tués (Heberterne, Antony), neuf blessés, un disparu (Lafont) |
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7 octobre bivouac au Ravin de l’Etang. Dans la nuit du 7 au 8 la compagnie construit quatre abris blindés pour mitrailleuse. 8 octobre. Construction et pose de chevalets Lagarde |
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9 et 10 octobre. Amorce de sept sapes à l’est du boyau Normand dans le but de poster notre première ligne à la crête. Le sergent Gaudel est tué, un blessé. Arrivée en renfort de 8 sergents puis de soixante-quatre hommes venant notamment du 9eme bataillon de marche du 53eme RI. | |
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Du 14 au 17 octobre. Construction de sapes volantes à l’est du boyau de Molke ayant pour but d'atteindre depuis nos lignes les emplacements des batteries allemandes. |
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La compagnie est relevée dans la nuit du 17 au 18. Départ à 6h arrivée à 10 à Dommartin sous Hans où elle passe la nuit. Départ le 20 à 7h pour Saint Rémy sous Bussy où elle arrive à 11h30.Elle va y rester au repos quatre jours. | |
PERTHES - TAHURE | |
Le lundi 25 octobre à 7h la compagnie quitte Saint Rémy sur
Bussy. Elle arrive au Camp C, au nord de l'antique voie romaine, à 2 km au sud de Perthes.
La 32eme Division dépend désormais du 16eme Corps d'Armée. |
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Le 30 octobre à 18h l’ennemi, après un bombardement intense et l’émission de gaz asphyxiants, déclenche une contre-attaque sur la Butte de Tahure. Nos troupes ayant du céder, la compagnie exécute dans la nuit une tranchée de replis entre la route Tahure-SommePy et le ravin 149. Le sergent Parradon est tué. |
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31 octobre, bivouac au Bois de la Savate. Nous contre attaquons. Une section marche avec les troupes d’attaque dés
huit heures. Le
Commandant Maubernard est tué. Deux sections vont, pendant la nuit, poser des
éléments de réseau brun devant les tranchées reprises à l’ouest du boyau Rauch.
Tué Vidal Joseph. |
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3 Novembre, pose de réseaux Brun et de piquets avec fil de fer entre le bois des Murs et le bois K2.Sont tués : Rivieres, Micheux, Mestre, Cullier. Trois blessés Disparu Garabé. | |
En
Champagne, après
un
bombardement d'une
extrême violence,
les allemands
ont attaqué
en force
et à
fond, sur
un front
de huit
kilomètres,
« jalonné,
suivant les
termes du
communiqué
officiel du 31 octobre, par
l'arbre de
la cote
193, la
butte de
Tahure, le
village de
ce même nom
et les
tranchées
au sud
jusques et
y compris;
l'ouvrage
de là
Courtine ».
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Les fêtes de
la
Toussaint ont
été célébrées
dans les
églises
avec une
grande
piété. Dans
les
cimetières, sous
un ciel
mélancolique,
le flot
des
visiteurs a
été énorme.
La foule
s'est
portée surtout
avec
empressement vers
les tombes
de nos
héros
reposant à
l'ombre de
la croix
et du
drapeau. Sur notre front, les journées récentes ont été surtout marquées par toute une série de violentes attaques contre les positions récemment conquises dans la région de Tahure. Sur l'ensemble du front, l'ennemi a été repoussé avec des pertes très lourdes. Mais il a pu réoccuper la crête de Tahure, sans pouvoir descendre au village. Espérons qu'il n'y demeurera pas longtemps.(3) |
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Le 7 novembre le trois quart des travailleurs est occupé, la nuit seulement, à la construction d’une ligne de soutien, dans le ravin 149, entre le boyau Ranch et la route Tahure-Gratereuil. Elle bivouaque au bois de la Savate jusqu'au 15. Ensuite elle va au Camp C mais continue le chantier du ravin 149 jusqu'ai 27 novembre. | |
1916 |
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Le lundi 29 novembre la compagnie quitte le secteur de Tahure. Elle embarque
à 15h à la gare de St Hilaire au Temple pour Epernay, où elle débarque à
17h. Elle continue ensuite sur Damery. Elle arrive à 23h à Venteuil,
la ferme d’Harmançon. Le cantonnement est à une dizaine de kilomètres d'Epernay
en bord de Marne. Du 3 décembre au 4 janvier 1916 Cantonnement à Venteuil, instruction technique et militaire des hommes et des gradés. Le 5 janvier elle quitte son cantonnement pour Romilly. Jusqu'au 11 janvier elle va monter des baraques au camp de Romilly. La compagnie participe aussi aux manœuvres de brigades, le12 janvier 64éme, 15 janvier 63eme, 18 janvier 32eme Division. |
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SOISSONS | |
25 janvier cantonnement à Septmonts à sept kilomètres au sud-est de Soissons. Les officiers effectuent la reconnaissance du secteur ouest de Soissons. | |
La première section avec le parc le commandement et le bureau, va cantonner à Soissons au patronage Jeanne d’Arc, 7 rue des Feuillants. Elle est chargé de l'organisation défensive du sous-secteur de Saint Christophe au nord de la cathédrale. | |
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La 2e section
est à Vauxbuin elle organise la ligne du Bas des Pentes dans le sous secteur
Vauxbuin. La 3e section est à Pernant.
Elle est chargée de la ligne de soutien du Bas des Pentes du sous-secteur de Pernant et Mercin. La 4e section,
à La Roche, est chargée de la ligne des Hauts Plateaux. |
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A partir du 20 février la 2eme et 3eme section viennent cantonner à la caserne de Soissons. | |
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Dés lundi 21 travaux aux ouvrages sur l'Aisne. Installation d’un masque pour cacher aux vues de l’ennemi la passerelle du pont de ciment. Réfection de la passerelle du pont de ciment (montage de deux chevalets). | |
Le mercredi approfondissement des boyaux d’accès à l’embarcadère du bac à traille, embarcation qui se déplace le long d'une chaine tendue entre les deux rives, en amont du pont des anglais RD et RG. | |
Du 24 au 29, construction sur la rive droite, d'abris pour la traille en amont du pont des Anglais et celle du pont de ciment. rive droite Construction d’abris au pont de ciment pour explosifs et sapeurs.. Approfondissement des boyaux menant aux trailles. |
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Début mars construction de trois radeaux de tonneaux pour la
passerelle du Boulevard de Strasbourg qui relie au faubourg de Saint Vaast.
Préparation des culées de passerelle. Etudes des voies d’accès menant à la
passerelle et au pont de pilotis construit par la Cie 16/2. Le Capitaine Raynaud commandant la 16/52 est évacué pour maladie il est remplacé parle Lieutenant Labaume. |
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Mise en Place travée de culée rive gauche mise en place des radeaux et des deux portières devant constituer la passerelle. Mêmes travaux rive droite. Mise en place tablier de la passerelle et guidage de ce tablier. Pose du garde corps. A partir du 17 mars travaux de terrassement des voies d'accés | |
26 mars la compagnie change de cantonnement sur ordre du commandant de la place de Soissons. Elle est logée à l'abri dans dans les caves, notamment dans la crypte de l'église de l'ancienne abbaye de Saint Jean des Vignes. | |
Le 1er Avril le Capitaine Py provenant de la 7eme Armée prend le commandement de la Cie 16/52. La 4eme section se rend pour une semaine au centre d'instruction de Villemontoire. Après elle, chaque section y sera envoyée à tour de rôle. | |
A partir du 5 avril travaux dans les souterrains et caves de St Jean des Vignes. La nuit continuation des travaux aux accès des ponts : consolidations, murs de soutien, agrandissement des boyaux. A Saint Jean des vignes une fouille heureuse a permis de trouver une cave 13, 5 m sur 4 m. Le déblaiement est entrepris. De la cave part une galerie se dirigeant vers le boulevard St Jeanne d’Arc. Déblaiement de cette galerie. Recherche de nouvelles caves par sondage. Déblaiement d'une grande galerie prenant naissance Boulevard Jeanne d'Arc et passant sous les nouvelles casernes. Elle aboutit à l'ancienne poudrière. Longueur 121 m. | |
Le 24 avril débute l'empierrement de la voie d'accès au pont de pilotis, rive droite, Une équipe de sapeurs du 16/52 est occupée lanuit au transport de des pierres cassées, déchargées à pied d'œuvre. | |
Du 1er au 7 mai ; Etude du centre d’appui du « Trou Noir » carrière au nord-ouest. du château de Pernant. Le piquetage des tranchées, des boyaux et réseaux de fil de fer et de la saignée à réaliser dans le bois au centre d’appui Le Trou Noir. Simultanément des équipes travaillent aux souterrains de ST Jean des Vignes et aux accès des ponts et passerelles. Piquetage à la Buerie Chevreux, ensuite au centre de Presles, | |
Le 13 mai la 3eme section se rend a Pernant où elle cantonne. Aidée de fantassins du 35eme Régiment Territorial elle doit s'occuper des travaux au « Trou Noir » et de la continuation des abris commencés par le 109eme RIT | |
Du 18 au 20 Mai. Piquetage de deux abris prés du cimetière de Mercin et des boyaux donnant à ces abris. La 2eme section y cantonne auprès de l'église. Jusqu'au 10 juin elle s’occupe du piquetage et tracé des boyaux, tranchées et des fils de fer entre La Notte et Mercin (1er et 2eme ligne du pied des pentes), de la construction d"abris (deux prés du cimetière accueillant une demi section) et deux abris de mitrailleuse à l’Est du cimetière, route de Mercin à Soissons. | |
Du 22 mai au 10 juin. La 1er section, à Soissons, s’occupe de la garde au pont aux anglais, de l’entretien des passerelles. Une escouade de cette section s'occupe des fouilles à St Jean des Vignes et de l’empierrement des voies d’accès au pont à pilotis. | |
Le 11 juin retour à Saint Jean des Vignes. Le service est passé à la compagnie 16/3. Le 13 la compagnie quitte Soissons et va cantonner en attendant des instructions dans les carrières de Vierzy. | |
SOURCES : | |
JMO 26N 778/5 JMO 26N 778/9 JMO 26N 1264/14 |
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(1) La Croix N°9988 - (3) La Croix N°10015 - (2) L'Humanité N°4215 L'Echo de Paris 1er novembre 1915 |