PILLEUSE DE TRONC D'EGLISE |
|
Le 28 octobre 1867 se tenait une séance de la Cour d’Assises de l’Ariège sous la Présidence de M. Burguerieu , conseiller à la Cour impériale de Toulouse. A l'ordre du jour jugement de vols qualifiés Le journaliste du Journal de Toulouse, dans une envolée lyrique écrit : « Sallot (1), Casque de fer, ne sera pas le seul des dentistes ambulants traversant l’Ariège, qui aura eu, celle année, maille à partir avec la justice. Nous voyons aujourd’hui comparaître devant le jury trois artistes dans le même genre, un homme et deux femmes auxquels on attribue des vols commis dans des églises. » Les femmes, Jeanne-Marie et Marianne Duboué, sont sœurs; l’homme, Vincent Justin Lestié vit en concubinage avec Jeanne-Marie, et n’est accusé que de complicité. Les faits reprochés à Jeanne-Marie et Marianne Duboué , remontent au jeudi 25 juillet dernier, jour où les accusées furent aperçues dans la commune de Lagarde, canton de Mirepoix. Un enfant aurait surpris ce jour-là les deux femmes qui venaient de parcourir les maisons du village pour offrir leurs services, entrant dans l’église et se dirigeant vers les troncs où elles fouillèrent avec une baleine. Quelques jours après on s’apercevait que les deux troncs de l’église étaient enduits de glue ; on les ouvrit et on constata qu’une somme de 45 Fr. environ, en monnaie de billon (2), avait disparu. Les quelques sols qui restaient étaient agglutinés les uns contre les autres. Pareille manœuvre aurait été faite le lendemain vendredi 26 juillet dans les églises de Tréziers (Aude) et de Roumengoux (canton de Mirepoix). Les deux femmes avaient été vues dans ces églises, et on constatait, après, que les troncs avaient été dévalisés. Jean Pierre Laborgne curé de Tréziers estima qu’il manquait dans l’église de Tréziers, de 6 à 7 Fr. Dans l’église Saint Martin de Roumengoux, environ 35 francs avaient disparu. La maréchaussée trouva dans la chambre occupée à l’auberge par les accusés treize sols collés ensemble avec de la glu. Il parut évident que les deux femmes étaient bien les auteurs des soustractions constatées dans les trois églises de Lagarde, Tréziers et Roumengoux. Quant à la complicité de Lestié rien ne l’établit. Cependant on ne peut que supposer que, vivant dans l’intimité avec les deux femmes et ayant habité la même chambre de l’auberge où des sols ont été trouvés, il ne pouvait pas ignorer et sans doute approuver la conduite de Jeanne-Marie sa concubine et de Marianne Duboué sa belle soeur. Malgré leurs dénégations, le jury a reconnu les accusés coupables des crimes qui leur étaient reprochés, en accordant le bénéfice des circonstances atténuantes après la plaidoirie de Maitre Joffres La Cour a prononça les peines de 5 ans de prison pour Jeanne-Marie Duboué, de 2 ans pour Marianne Duboué et de 5 ans pour Lestié. (1)
PIERRE SALLOT (2) BILLON |
SOURCES : |
JOURNAL DE TOULOUSE 05 novembre 1867 |
07/07/2022