LA FIN DU CHÂTEAU |
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En 1980 le château de Tréziers va être ravagé par un incendie. | |
L'INCENDIE | |
En cette fin de siècle le bâtiment est en très mauvais état. Une partie de la toiture, du coté du levant, est en partie effondrée. Néanmoins les murs massifs, bais pour défier les siècles, sont encore solides. Avec ses deux tourelles, qui témoignent de sa noble origine, il a toujours fière allure. L’affaissement d’une petite fraction du toit n’empêche pas qu'en grande partie des appartements demeurent habitables. L’intervention d’un artisan sur la couverture pourrait encore sauver le château. Jadis par contrat les métayers étaient tenus de veiller à son bon état. Mais depuis des décennies cette règle était oubliée. Les propriétaires successifs n'avaient pas cru bon d'engager des travaux d'entretien indiprnsables. |
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Le fermier M. Berdagues occupe quelques pièces du rez-de-chaussée. Il se
plaint régulièrement à son propriétaire M. Meertz de venue d’eaux. Elles
s’infiltrent dés qu’il pleut. Le logement est devenu insalubre. Le
propriétaire lui promet d’intervenir.
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Lorsque le jour se lève, le désastre apparaît derrière la fumée. Le feu a ravagé la partie sud, ne laissant que les murs, quelques planchers en bois et quelques pans de toiture. qui fument encore Seules au nord et à l’ouest, la bergerie et les granges ont été épargnées. Dans la journée les habitants du village, incrédules et consternés, viennent se rendre compte. L’Indépendant titre : L’incendie du château de Tréziers, tout le village aurait pu y passer. Avec beau coup de lyrisme le correspondant du journal écrit : « Dans la campagne profondément enneigée surgit une image venue tout droit du temps des guerres de religion. Comme si des soldats déchaînés achevaient à peine de mettre la contrée à feu et à sang. Le château de Tréziers n’est plus qu’un pitoyable amas de ruines éventrées, noircies, encore chaudes et fumantes » Il ajoute : « Il eut suffit d’un peu de vent, il eut suffit que les toits des maisons soient secs pour que les morceaux de bois enflammés qui éclataient un peu partout ne propagent l’incendie… » |
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La Presse rapporte le sentiment général exprimé par la population de Tréziers. Les habitants se disent soulagée d'avoir échappé au pire grâce à la neige qui protégeait les toits des maisons voisines contre les chutes de flammèches de l'incendie. Les circonstances semblaient idéales. Beaucoup vont se poser des questions. Pourquoi ce jour ? Comment ? | |
Pendant un an les ruines vont rester en l’état. Le propriétaire promet à la municipalité de les mettre en sécurité. Au cours des mois qui suivent le temps et les intempéries font leur œuvre déstabilisant chaque jour un peu plus les décombres. | |
L'EFFONDREMENT | |
Mercredi 23 janvier 1981, il est vingt deux heures, un grondement sourd
alerte le voisinage. L’angle sud ouest du château s’est abattu vers la place
de Loumet. Dans sa chute les planchers des deux niveaux ont été entraînés.
La partie haute de tourelle ouest est décapitée. Elle est au trois quarts
détruite et laisse apparaître des lézardes. Des blocs de pierre, à dix
mètres de hauteur, sont en équilibre instable. Ils menacent de chuter. Un
énorme amas de pierres effondrées, de gravats et de poutres de chêne, barre
en partie la route départementale. La façade sud qui borde la route est aussi fortement lézardée. Elle ne peut plus s’appuyer sur le pignon ouest. Elle reçoit la poussée des poutres des étages qui se sont effondrés. Du haut de ses seize mètres de hauteur son couronnement en génoises menace de tomber. Le mur oriental qui semble le moins touché comporte deux fissures inquiétantes. |
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Le maire, M. Joseph Monier, réunit le conseil municipal en toute urgence. La circulation automobile est interdite entre la place de l’église et la place de la mairie. Elle est déviée par les chemins vicinaux, au nord du village. Pour les piétons des barrières fixent la limite de la zone dangereuse. Les occupants de la maison voisine sont invités à quitter leur domicile menacé par l’effondrement du mur ouest. Les décombres qui bloquaient la circulation sont enlevés. | |
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Le samedi 26 janvier le maire présente une requête au Tribunal d’Instance de
Limoux. Il demande le classement de la ruine en construction présentant un
péril la sécurité publique.
Le lundi suivant, à quatorze heures, accompagné du maire, il va procéder à
l’expertise. Il se rend au pied des ruines. Son rapport est catégorique :
« Il est certain que la moindre pluie pénétrant dans le mortier de chaux
vétuste mis à nu dans les parties sinistrés peut accélérer le processus
d’effondrement par désagrégement. Le gel agissant dans les lézardes
provoquera leur éclatement. Une maison située à quelques mètres de la
tourelle déstabilisée est particulièrement exposée » |
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LA DEMOLITION | |
M. Jalabert demande la démolition de toutes les parties dont la chute menace la voie publique. Vu l’urgence le maire décide de contacter l’entreprise Rescaniéres de Moulin Neuf. A seize heures l’expert rencontre M. Rescaniéres. Un planning des travaux de démolition est aussitôt arrêté. Il est prévu d’évacuer cinq cent soixante mètres cubes de décombres. Des échafaudages seraient montés contre les murs. Leur arasement se ferait à la pioche. Le volume des matériaux à évacuer est évalués à prés de neuf cents mètres cubes Ils seraient amenés en décharge. Le coût des travaux est estimé à deux cent quatre vingt treize mille francs. M. Rescaniére assure que la démolition pourra commencer le 1er février compte tenu des délais nécessaires à l’acheminement du matériel. Les frais de démolition étaient à la charge du propriétaire du château. Ce dernier M. Meertz devant le montant du devis refusa cette solution. Il se chargea de d’abattre par ses propres moyens les murailles jugées menaçantes. |
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ISSN : 1626-0139 |
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14/03/2023 |