CHEMIN DE MIREPOIX
 
Les habitants de Tréziers avaient leurs habitudes à Mirepoix. Pendant des siècles ils avaient dépendu des marquis de Mirepoix. Les reconnaissances seigneuriales en portent témoignage : « de tout temps les habitants du consulat de Tréziers ont eu et ont la faculté d’aller vendre leurs bestiaux et denrées en toute quantité et d’en acheter dans les foires et marchés de la ville de Mirepoix et de les conduire et porter sans être obligés de payer aucun droit de péage »
 
Les marchés du Lundi et les grandes foires comme celle de la Saint-Maurice étaient très courues. C’était des lieux de rencontres, d’échanges, bref de commerce. D’où l’importance du chemin de Mirepoix.
 
Dès le premier inventaire, en 1826, il avait été désigné comme chemin vicinal numéro un.
 
 
Il partait de l'église il passait par le Mouli del vent (moulin avant) actuellement la borde de l'Hercule, continuait jusqu'à la Boulzanne (zonele pont voie verte), atteignait la Croix (à gauche chemin vers la plaine de l'Hers et Camon); ensuite il traversait le ruisseau de la Boulzanne pour atteindre la Redonde et la limite de l'Ariège.
 
Il passait par le moulin neuf où il rejoignait la départementale Mirepoix Limoux. Avant la construction du pont l’on traversait l’Hers à gué. On pouvait aussi à la « païchère », le barrage du moulin, utiliser une barque. Ce lieu, en face du débouché du chemin du Cazal, s’est longtemps appelé « La Barque ».
Se rendre à Mirepoix devint encore plus facile après 1845 lorsque fut achevée la construction du pont en pierre.
 
Cette route était l’objet de toutes les attentions. Les corvées pour l’entretien des chemins y étaient affectées en priorité.
Son aspect au dix neuvième siècle était bien différent de celui  d’aujourd’hui. Il n’y avait pas le moindre pont. On passait à gué les ruisseaux de la Boulzanne et du Pradas près de la métairie de la Redonde. La chaussée était constituée en grande partie de graviers charriés depuis l’Hers. Par endroits elle était consolidée avec des cailloux de grès cassés à la massette de cantonnier.
 
En mars 1896 le maire fait état de son mauvais état. Les travaux de construction de la plate-forme de la voie ferrée de Moulin Neuf à Lavelanet battent leur plein. De nombreuses circulations de chariots lourdement chargés ont considérablement endommagé les chemins. Il va exiger des entreprises Girardiére  et Degrette l’indemnisation de la commune pour les dégâts occasionnés à la chaussée. Une somme de cent cinquante francs est obtenue.
 
L’emprise de la ligne de chemin de fer devait modifier le tracé de la route.
Après avoir traversé le vallon du ruisseau de la Boulzanne, la voie ferrée coupe la butte du Mouli del  Vent par une tranchée. On du construire un pont en pierres de taille qui déplaça le chemin vers le sud-ouest.
 
 
Le 11 février 1896 le conseil municipal décide de construire un pont pour remplacer le gué de Boulzanne. Il obtiendra une subvention de neuf cent cinquante francs. La nouvelle chaussée implantée sur une terre argileuse ne résiste pas aux pluies. Elle se dégrade. On doit l’empierrer. Elle sera compactée à l’aide d’un cylindre.
 
Entre les deux guerres aucune amélioration notable n’est apportée. On s’est contenté des travaux ponctuels des corvées municipales qui après les intempéries parant au plus pressé comblaient quelques ornières et nids de poules. Au lendemain de la guerre, le 15 octobre 1945, le maire Jean Fabre ne peut que faire ce constat : « Le chemin de Tréziers à  Moulin Neuf  en raison d’un manque d’entretien, du à la faiblesse des ressources de la commune, est maintenant en très mauvais état. Il est presque impraticable aux poids lourds… » Mais il n’a d’autre ressources que de faire, lui aussi, appel à des corvées municipales pour le réhabiliter quelque peu

 

Corvée municipale à Boulzanne vers 1950

 
Le 03 octobre 1951 le nouveau maire Henri Roujol se désole : «  Le chemin vicinal numéro un est l’artère vitale pour enlever les récoltes. Il est impraticable. De multiples transports de gravier ont été sans effet pour le maintenir en état, en raison de la pente. Les pluies le ravinent… » Il propose de le goudronner. Le coût en est évalué à un  million et demi de francs. Cette estimation sera corrigée. Le 24 octobre elle est portée à deux millions.
 
Le goudronnage débutera en 1952. Dans le but d’utiliser au mieux des crédits obtenus les conseillers proposent de commencer au petit pont de Boulzanne et de terminer à l’entrée du village coté Chalabre. On poursuivrait au-delà du petit pont jusqu’à la limite de la commune s’il restait de l’argent. Cette option permettait de goudronner les rues du village qui en avaient bien besoin. Au préalable la chaussée fut remise en état sur prés de cinq cents mètres par l’Entreprise Rescaniéres. Le chemin sera transféré à la voirie départementale le 02 août 1955.
 
 
 

ISSN : 1626-0139

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29/01/2021