Les premiers curés de Tréziers
 
Anecdotes

La petite histoire garde le souvenir, un brin sulfureux, d'un curé de Tréziers. Ni son prénom ni son patronyme ne nous sont parvenu. Le « Cartulaire de Mirepoix » publié par Félix Pasquier rapporte les événements qui avaient mis en émoi la citée de Mirepoix et le diocèse. Cela se passait au début du seizième siècle.
Les quatre consuls de Mirepoix accompagnés de plusieurs notables se rendirent en délégation chez le juge seigneurial. Ils lui portaient une pétition. Elle enjoignait le seigneur marquis de bien vouloir réprimer certains comportements et atteintes aux bonnes moeurs. Ils exposèrent qu’une grande partie de la population se disaient outrée par les agissements de quelques personnes parmi lesquelles figuraient des gens d’église. Tout particulièrement, ils pointaient du doigt la conduite du recteur de Tréziers.
 
« Disen que Johanna Largentegra es femna maridada et si nanobstant de long temp l'a tenguda, e t'en aula vida et conversa au lo rector de Trasiers publicament et lo dit rector dona annuyar a la dita femno et a soun marit : Nous disons que Jeanne Largentégre est femme mariée, en dépit de cela, elle est depuis longtemps et demeure femme de mauvaise vie. Elle prend langue en public avec le recteur de Tréziers, lequel lui donne aide ainsi qu'à son mari »
Le texte suggère que l’emploi du terme « aide » dans cette dénonciation est un euphémisme qui n’a rien à voir avec la charité chrétienne.
Dans la même dénonciation on trouve un dénommé Arnaud Treziers chanoine de l'église cathédrale. Son comportement était tout autant objet de reproches : « Disen que Johanna Valeta es femna maridada et a leysat star soun marit, et es femno de aula vida et ten publicament mosseignor Arnaud Trasieris canonge.
Nous disons que Jeanne Valette est femme mariée. Elle a « laissé tomber » son époux. C'est une femme de mauvaise vie et elle est publiquement entretenue par Monseigneur le chanoine Arnaud Tréziers »

Il se pourrait bien que ces zélés dénonciateurs, au prétexte de la défense de la vertu, aient avant tout cherché à régler des comptes avec des notables, qui avaient grande influence dans la citée. 

Pour le dernier accusé il s’agissait vraisemblablement d’Arnaud de Trazeriis. Il figure comme témoin dans l'accord passé le 15 juin 1493 entre Jean de Lévis V, seigneur de Mirepoix et les habitants de la seigneurie. Une homonymie est peu probable. Bon connaisseur des coutumes locales, il s’était fait l’interprète des consuls lors des négociations avec Jean de Lévis. Il présenta leurs doléances au seigneur, lui demandant de bien vouloir respecter les privilèges dont bénéficiait la ville depuis plusieurs siècles. Il fut choisi comme  rédacteur de la charte de Mirepoix composée de trente articles en langue romane (occitan ancien)

 

ISSN : 1626-0139

 

18/10/2010

 

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