L'ÉCOLE COMMUNALE 1856

 

 

Un nouvel instituteur Pierre Bastide fut nommé en 1856. Il était âgé de quarante-cinq ans. Il  restera en poste quatorze ans. Sous sa direction, l'activité de l'école était bien faible, avec seulement une dizaine d'élèves. On revint à des taux de rétribution multiples, modulés en fonction de l'âge. Il devint possible de payer au mois. Toutes ces mesures restèrent sans effet.

Le montant des contributions collectées chuta encore. Seulement vingt-cinq francs en 1868. Le maître était de santé précaire. Souvent malade, il devait laisser la porte de l'école close. Le vendredi 02 décembre 1870 ses voisins, Baptiste et Joseph Monié, sont alertés par son épouse Catherine. Jacques Bastide est mort. Il était âgé de cinquante neuf ans.

 Il faut croire que le poste de maître d'école à Tréziers était toujours aussi peu convoité. Aucun candidat ne se présenta pour le remplacer. Des semaines, des mois passent…

En 1872 Pierre Laborgne qui c'est déjà fait remarquer dans ses précédentes affectations par des prises de postions "ultras", avec le relais de son père ancien instituteur et de ses deux filles couturières, va oeuvrer pour prendre le contrôle de l'école de Tréziers.

En mai 1872, des chefs de famille, excédés, remettent une pétition au maire Jean Louis Fabre. Ils n’acceptent plus de voir l'école fermée. Cela durait depuis bientôt dix mois. Ils déplorent que suite « aux malheurs survenus aux instituteurs » le village soit pratiquement privé d'instruction primaire depuis dix-huit ans. Quasiment une génération a été sacrifiée à l’illettrisme. Ils proposent de confier l'école à une congrégation religieuse. La pétition énumère tous les avantages attendus : 

« Les  sœurs de Saint-Joseph de Tarbes sont implantées depuis plusieurs années à Belloc et à Camon, comme institutrices. Elles y ont fait le plus grand bien. Elles y ont formé des élèves. Ces sœurs, dans l'intervalle des classes, se font les pieux devoirs de visiter et de soigner gratuitement les malades. Par la confiance qu'elles inspirent aux populations, ces sœurs sont la cause qu'un plus grand nombre d'enfants fréquentent l'école et que les bienfaits de l'instruction sont mieux répandus dans les familles.
- Vu la promesse faite à M. le Curé de la paroisse de Tréziers par les supérieures des sœurs de Saint-Joseph, d'envoyer certaines d’entre elles, aussitôt que la commune sera autorisée à les recevoir, à titre d'institutrice communale

- Vu la déclaration faite par les habitants des hameaux de Mallematte, de La Fouiche et d'Ennaude d'envoyer leurs enfants à l'école de Tréziers, si la commune possédait ces sœurs. - De plus on est assuré que dans ce cas, les habitants de la commune de Corbières, qui est desservie par M. le curé et qui n’ont jamais eu d'instituteur, enverraient plusieurs enfants à l'école.

Il faut que le Conseil Municipal demande à M. le Préfet que la commune soit autorisée à faire diriger son école publique  par les sœurs de Saint-Joseph»

Des élus vont majoritairement soutenir cette demande qui sera transmise à l’administration départementale. Le Préfet de l’Aude la rejettera.

Au printemps 1874 est nommé le jeune Martin Cayrol âgé de vingt deux ans. Il sera remplacé à l’automne 1876 par Jean Louis Calvel âgé de trente cinq ans

 

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ISSN : 1626-0139

09/09/2021

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