IRRIGATION DE LA PLAINE |
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Dans les dernières décennies du dix-neuvième siècle Pierre Deumié ,
tenta d’irriguer la plaine de l'Hers. il avait financé les études
de ses enfants :
George Deumié était ingénieur des mines , Marius Deumié était diplômé de
l’Ecole d’agriculture de Grignan, Louis receveur des Domaines à Chalabre. Conseillé par ses enfants il envisagea
d'irriguer les parcelles limoneuses de la Plaine. On disait qu'il voulait
faire du maraichage. La
rivière fut barrée par une jetée à la "Païchére". Un petit canal fut
creusé en dérivation. Un dispositif hydraulique, pompe élévatoire avec roue
motrice en fer, fut construit. Il permettait d'élever
l'eau jusqu'à la rigole qui courait sur le talus édifié en bordure parcelle.
Le premier barrage fut ancré dans le lit de la
rivière avec des pieux ferrés en chêne. Cette première jetée ne résista pas
aux eaux tumultueuses de l'hiver qui l’emportèrent. Certains racontent que
le meunier de Moulin Neuf, qui se plaignait de ne plus avoir assez d'eau
pour faire tourner ses meules depuis la mise en place de l'ouvrage, ne
serait pas étranger a cette perte. Encore récemment (1997)
j'ai eu l'occasion de découvrir un de ses pieux, mis à jour par une crue. Il
mesurait un peu plus de deux mètres pour un diamètre d’une vingtaine de
centimètres. La pointe ferrée avait été forgée en forme de cône à quatre
pans. Elle mesurait environ cinquante centimètres
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Pierre Deumié ne voulant pas rester sur cet échec, un nouvel ouvrage, cette
fois en pierre, fut construit. Le dispositif d’irrigation de la plaine était
opérationnel.
Avec ce système il avait l’ambition de développer des cultures maraîchères
et de primeur comme celles qui faisaient la richesse du Roussillon tout
proche. Ce fut rapidement la déconvenue. A Tréziers le climat est plus
marqué, avec de fortes gelées printanières et des étés brûlants. De plus il
y avait le problème du transport des produits vers les zones de
consommation. Imprudemment Deumié avait misé sur le développement rapide des
chemins de fer. S’il y avait bien dès 1878 un projet de construction de la
ligne de Bram à Lavelanet, il faudra attendre 1903 pour qu’il se réalise.
C’était trop attendre.
La nouvelle jetée résista plus longtemps aux asseaux des colères de l’Hers.
Du fait de son poids elle encaissait bien les coups de boutoir des crues.
Mais à la longue les courants et les eaux tourbillonnantes entreprirent un
patient travail de sape en s’attaquant à ses fondations. Petit à petit elle
s'affaissa. Puis l'Hers changea de lit, la contourna. Les restes de
l’ouvrage étaient encore visibles dans les années cinquante Actuellement il
est recouvert par les alluvions. Quelques éléments de l’ouvrage ont traversé
le siècle. Une partie du talus servant à l’irrigation est toujours là. Il
borde la partie terminale du chemin qui dessert la station de pompage de
Tréziers. Un peu plus loin on devine, enfouis dans les broussailles, le
canal et l'encrage du dispositif hydraulique.
Cette tentative de convertir les terres de la plaine au maraîchage se solda
par un échec Si l’on en croit les anciens du village elle provoqua
l'endettement de la famille Deumié qui, incapable de rembourser, du se
résoudre à vendre de domaine. |
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LE PROJET PRESENTE A LA SOCIETE CENTRALE
D'AGRICULTURE DE L'AUDE |
Projet présenté au concours d'irrigation de
1882-1883 |
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M. Louis Deumié, Ingénieur civil des mines et propriétaire
dans la commune de Tréziers, canton de Chalabre, a sur son domaine du
château de Tréziers, entrepris d'importants travaux pour assurer
l'irrigation de vingt hectares de prairies.
Ces travaux consistent principalement en un important barrage en maçonnerie
et en chaux hydraulique de cinquante-deux mètres de longueur, qui a été jeté
sur la rivière de l'fiers , et qui sert d'établissement à un canal de
dérivation qui a permis d'obtenir une chute d'un mètre de hauteur. Cette
chute est utilisée à mettre en mouvement, une roue Poncelet de 3 mètres 50
de diamètre ; et de 1 mètre 20 de large qui est alimentée par une vanne
débitant 56 litres d'eau par seconde. Cette roue Poncelet qui est construite
entièrement en fer, donne le mouvement à une pompe élévatoire, à trois corps
de pompe , système Fafeur et à piston le Testu qui élève à
six mètres de hauteur 30 litres d'eau par seconde. La roue hydraulique et la
pompe dont la construction nous a paru à la fois très simple et solide,
proviennent des ateliers par MM. Fafeur frères, Ingénieurs-mécaniciens à
Carcassonne.
Les eaux sont élevées au sommet d'une chaussée en terre de 4
mètres de hauteur et de 200 mètres de longueur, placée en amont du barrage
qui sert à la fois d'aqueduc et de digue et qui
protège les prairies contre les inondations de la rivière. De cette
canalisation principale, dérivent, des canalisations secondaires qui
alimentent des rigoles de distribution chargées de répartir les eaux dans
les rigoles d'arrosages tracées, suivant les horizontales du terrain.
Tous ces travaux ont été entrepris pour irriguer 20 hectares de prairies. |
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L’ensemble des dépenses qui, ont été faites pour réaliser
cette installation, s'élèvent la somme de 21,774 francs, dont voici le
décompte :
Construction du Barrage 10,000 fr.
Creusement et construction du canal de chute. 2,000
Achat de la pompe et de la roue, transport et mise en place 5,200
Chaussée en terre gazonnée 1,100
Terrassements 1,100
Fourniture de matériaux, fer, chaux, ciment briques 2,300
Total 21,700
Les prairies irriguées par M. Deumié, sont de création toute récente, les
plus anciennes ont été semées en automne 1880, et les dernières en automne
1882. Ces prairies sont encore trop jeunes pour que l'on puisse faire
connaître leur rendement établi d'après des données sérieuses.
Les travaux entrepris par M. Deuniié, sont très importants, mais ils ne sont
pas encore complètement terminés; les prairies elles-mêmes se ressentent de
cet état de chose le creusement des rigoles, l'aménagement et la
distribution des eaux ne se fait plus encore d'une manière parfaitement
régulière.
Malgré ces légères imperfections de détails qu'il est très difficile
d'éviter avant le complet achèvement, d'importants
travaux d'ensemble.
Les travaux de M. Deumié, réalisent un projet d'irrigation de
prairies des plus remarquables et la commission du jury a décerné à leur
auteur son second prix, une médaille d'argent; et une somme de 800 francs
OBSERVATIONS |
Le dossier de présentation est au nom de Louis Deumié.
Le domaine du château de Tréziers est arrivé dans la famille Deumié par un legs de Pierre Maillenc-Espert. Pierre Deumie
son pére en est le principal propriétaire.
Louis n'était
pas ingénieur civil des mines, c'était la profession de son frère aîné Marius.
Il était receveur des domaines à Chalabre, puis banquier à
Tarascon sur Ariège.
La mise en exploitation de prairies, nous parait étrange pour ces terres les
plus fertiles du domaine.
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Toutefois dans les années 1880, la littérature agricole en témoigne, la
culture de la luzerne, fourrage très recherché, était vantée par les
instances agricoles. Grace à l'utilisation de l'arrosage on pouvait obtenir
jusqu'a cinq coupes par an. Un champ restait productif au moins 10 ans On
espérait 153 quintaux à l'hectare par an (Journal de la société
d'agriculture de Carcassonne 01 aout 1849). Le prix de vente, à
Limoux ,pour du foin était de 8,50 francs en 1850. Pour 20 hectares de
pairies on pouvait espérer au moins 300 tonnes de foin par an. C'était
considérable. Deumié misait sur l'arrivée du chemin de fer avec une gare à
Moulin Neuf. Hélas elle ne sera mise en service que bien plus tard en 1903.
Le récit des anciens on gardé en mémoire un autre projet, une tentative de
développement de cultures vivrières, de maraichage.
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faure.robert@wanadoo.fr |
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ISSN : 1626-0139 |
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13/01/2024 |