LES ORIGINES - LE DIOCESE DE TOULOUSE |
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Notre région, au cours des âges, vit le passage de nombreux peuples. Certains s'y fixèrent, y faisant souche Au troisième siècle avant Jésus Christ, un peuple gaulois, les Volques Tectosages arrive dans le Toulousain et le Lauraguais. Il s'installe dans la plaine de la Garonne, de l'Ariège ainsi que dans des vallées adjacentes. En 118 avant Jésus Christ, les Romains fondent Narbonne. Ils investissent tout le pays, au pied des Pyrénées. Un siècle plus tard, ils établissent une colonie à Toulouse. En se déployant, ils diffusent leur culture Leur religion qui est polythéiste assimile ou intègre, sans peine, les anciennes divinités locales. En témoigne la découverte dans leur métropole de Narbonne d’un autel dédié au dieu du vent Cercius, le Cers. Trois siècles plus tard, une nouvelle religion, celle des disciples du Christ va, petit à petit, s’implanter en Gaule. L'évangélisation débute par la vallée du Rhône. Le martyre de saint Pothin à Lyon a lieu vers l'an 150. Dans notre région ses premières pousses datent du troisième siècle. Narbonne est évangélisée par Saint Paul, Toulouse par Saint Saturnin appelé aussi Sernin. L’enracinement des premières communautés chrétiennes est surtout urbain. Elles condamnent les croyances anciennes, dites païennes Leur prosélytisme se heurte souvent aux cultes populaires qui ont adopté les dieux romains. Un exemple de ces heurts est donné par le récit de « La passion de Saint Saturnin ». Un taureau avait été préparé, comme le voulait la tradition, afin d'être sacrifié aux dieux du Capitole de Toulouse. Un groupe de chrétiens raillait cette pratique. Des païens excédés se saisirent de leur meneur, l’évêque Saturnin, l’attachèrent par les pieds à la bête. Celle ci excitée par les cris traîna son corps sous les vivats de la foule. Saint Saturnin est considéré comme le premier évêque de Toulouse. Après le concile de Nicée, en 325, l'Eglise s'organise en provinces ecclésiastiques, elles même partagées en diocèses. Elle conserve les divisions administratives de l'Empire Romain. L'évêque de Toulouse se trouve à la tête d'un diocèse au territoire très étendu. Ses limites, en gros, se superposaient à celles de l'ancienne civitas Tolosano des Romains. Au sud il atteignait la Cerdagne au col du Puymorens. A l'est il était borné par celui de Narbonne. Il s'avançait au-delà des cités de Revel et Mirepoix[1] Dés cette époque le territoire de Tréziers semble être sous la dépendance du diocèse de Toulouse. Les frontières des deux diocèses sont à l’origine assez floues. Elles se précisent, lorsque le celui de Carcassonne est créé, au sixième siècle dans la Septimanie des Wisigoths. Son territoire correspond au pagus Carcassencis. Saint Hilaire fut le premier évêque de Carcassonne Le diocèse de Narbonne se composait du pagus Narbonensis et du pagus Redensis. Le pagus Redensis ou Razès tirerait son nom de la localité de Rennes le Château. Du temps des Wisigoths et des Carolingiens il constitua un Comté de la Septimanie. La frontière ouest du Razès marquait à cette époque la limite du diocèse de Toulouse. Au nord il confrontait celui de Carcassonne bien plus petit.
Pour faciliter son
administration, l'immense diocèse de Toulouse était divisé en archidiaconés.
Une bulle du pape Innocent II, datée du 15 février 1137, mentionne l'archidiaconatus
Arganense. L'archidiaconé d'Arganagues ou de Garanaques tient son nom de
l'ancienne localité de Garnac prés de Belpech. Il s'étendait au nord de
l'Hers Vif jusqu'au contact des diocèses de Carcassonne et Narbonne |
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Il est envisageable de reconstituer les limites qui définissent la « frontière est » du diocèse de Toulouse. Cela à partir de l'étude[2] qu’a publié Célestin Douais, du parchemin « Liber iurium et emolumentorium Prépositi Tholosanie ». Ce document provient d'un exemplaire du Digeste des environs de 1387. Il contient la liste des tributs affectés à soixante-cinq titulaires de l'archiprêtré. En tout cent vingt-six églises ou lieux. | ||
En remontant la
rivière de l'Hers, qui séparait de l’archidiaconé d’Olmes dépendant lui
aussi de Toulouse, on trouve successivement : |
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En remontant le cours
de l'Ambronne affluent de l'Hers |
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Le contact avec le diocèse de Carcassonne s’effectuait quelques kilomètres plus au nord: | ||
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On le voit, c’est donc à Courtauly que se situait la limite orientale du diocèse de Toulouse. Le lieu de Balaguier, ancienne place forte du Kercorb, appartenant au Razes wisigoth, avait un « capellanus » qui dépendait de l’évêque de Toulouse.. | ||
Le territoire entre l’Hers et l’Ambronne, que l’on appelait « Tras y Hers » semble ne pas avoir été sous la dépendance de l’archiprêtré d’Arnagues. Il pouvait appartenir soit à l’archiprêtre d’Olmes soit au prieuré de Camon. Ce dernier était lui-même rattaché depuis 943 à l’abbaye de Lagrasse. Ce prieuré possédait de nombreuses terres le long de la vallée de l’Hers. Cependant si l’on trouve dans ses chartres mention de terres de la rive gauche comme Sibra ou Montengrand on ne rencontre pas de lieu correspondant au terroir « Tras y Hers » |
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1]
Le Diocèse de Toulouse; G Baccrabere. Y Castan, J. Chansou, E Manou-Nortier
sous la direction Philippe Wolff; Beauchesnes; Paris; 1983 [2] Célestin Douais |
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ISSN : 1626-0139 |
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18/10/2010 |
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