les cloches de saint martin de treziers
L'EGLISE PAROISSIALE A L'ORIGINE

DOCUMENTS
 Un des premiers documents disponible : le titre de Chapelain de Tréziers était un bénéfice qui était obtenu moyennant le paiement d’une redevance équivalent à une année de revenus. Sous le pape Clément VI dans les années 1342 – 1352 le collecteur pontifical Guillaume de Toulouse recteur de Vibran collecte trente six livres toulzas pour la paroisse de Tréziers. (Jean Marie Vidal, Documents pour servir à dresser le pouillé de la province ecclésiastique de Toulouse au XIV siécle, Foix, Vve Francal, 1900, p73 – Collectoriae tt234 ff 94-105)
MISE EN PLACE DE L'EGLISE

 L'église et le cimetière de Saint-Martin de Tréziers furent implantés à la limite ouest du village de Tréziers. L'emplacement, un faux plat sur la croupe de la colline, fut choisi avec soin afin de satisfaire les deux communautés, Tréziers et le Cazal des Faure, qui réunies constituaient la paroisse. L’église fut édifiée aux portes de la première et à seulement un quart d'heure de marche de la seconde.

Elle s'affranchit de la tradition dominante qui voulait que le chœur recevant l'autel soit placé coté Est, l’orient, donc vers Tréziers.
D'autres aménagements répondent aux souhaits des la communauté du Caza et des Béssédes. Le logement du desservant appelé « la capélanie » était adossé à la façade ouest, à l'opposé du village. C'est l'endroit le plus exposé aux vents de Cers et aux averses de l'hiver. Logiquement elle aurait du se trouver au plus près des habitations de Tréziers bien plus à l’abri des frimas. Cela lui permettait d’être visible du Cazal. Ele  fut d’ailleurs abandonnée par les recteurs qui préférèrent habiter dans le village.
Le clocher était lui aussi coté ouest afin de favoriser la diffusion du son des cloches vers le Cazal. L'entrée principale de l'église protégée par un vaste porche s’ouvrait aussi à l’opposé du village de Tréziers, vers le  Cazal.

L'EGLISE SAINT MARTIN DE TREZIERS VERS 1730

L'évêque de Mirepoix M de Maniban, qui avait remplacé M. Pierre de Labroüe, décédé en 1721, est transféré à Bordeaux en 1729. Pour sauvegarder ses intérêts de responsable des église du diocèse,  il dépêche des enquêteurs pour les visiter afin d'examiner leur état, constater si les travaux à la charge de son prédécesseur ont bien été réalisés, et préconiser ceux à entreprendre.
Ce document est précieux car il décrit le bâtiment avec une certaine précision
Pour actualiser les dimensions exprimées en mesures de l'époque nous retenons la valeur de la canne de Mirepoix : 1,8 mètres.
L'église est composé de quatre volumes : Le presbytère qui accueille l'autel  et le ou les desservants, le chœur pour les fidèles qui contient une partie en hauteur la balustre (sorte de mezzanine). et à l'extérieur une partie couverte le porche.
LE PRESBYTERE OU CHŒUR
Actuellement le chœur. C'est le lieu où se trouve l’autel et où se déroulent les liturgies
Nous avons les dimensions  relevées : 8,1 mètres de large et 3,6 mètres de profondeur.
 
L’intérieur du chœur est assorti d’un lambris d’assemblage de menuiserie, couvert d’une courbe, ouvrage gothique.
Il y a une niche mal assortie au milieu de cet assemblage de laquelle est une statue mitrée Tout y est fort vieux malgré un tableau représentant un Christ en croix qu’il faut (rénover?) de neuf pans (2m) de largeur et douze pans (2,7 metres) de hauteur

Il faut aussi ... l’autel jusqu’à la muraille lequel sera rebâti de la même pierre, le dit tableau sera accolé à la muraille, mais on prendra la précaution de mettre des planches derrière pour éviter que l’humidité ne le gâte
Nous avons visité le tabernacle qui est beau, mais il faut le doubler d’un taffetas blanc.
Le presbytère est éclairé par vitrail de huit pans (1.8m) de hauteur et trois pans (0.68 m) de largeur garni d’une vitre à losange garni de verre blanc ou il manque à présent un carreau, la vitre ayant été réparée laquelle ne contient que vingt-quatre pans carrés (1.21 m2) quoi le denier verbal en marque vingt-sept (1.37 m2), il faut remettre le carreau qui manque
LA NEF
Elle dispose d'un plafond en planches jugé en très mauvais état, les planches sont en partie pourries. Il faut le refaire à neuf sur 158,8 m2. Il sera bien raboté, joint, listonné et cloué.
Ayant visité le pavé qui est de pierre de taille nous l’avons trouvé mal rangé et hors de niveau, il faut le réparer et l’avancer jusqu’au marchepied qui est d’usage lorsque le marche pied sera reculé avec l’autel, et parce qu’il manque la moitié du pavé ce qui manquera sera carrelé avec de la brique
LA BALUSTRADE
Comme la nef de cette église est trop petite, la balustrade doit être changée conformément à l’ordonnance de M de Labroüe du neuf octobre 1718 et sera mis mise sous la poutre bien attachée de chaque bout à la muraille
LE PORCHE

Destiné à accueillir les paroissiens venant du Cazal des Faures, des Béssédes, de l'Espagnol, du Bézuc et différents écarts en attendant la messe. Lors de la visite de 1721 il avait été demandé de le réparer car "tirant et faible"?  Il a été mis à neuf par la communauté comme l'ont déclaré le curé, les marguilliers et anciens du lieu.
La communauté était déjà intervenue entre 1701 et 1706 comme en font foi les comptes rendus au diocèse de Mirepoix.

Plus font dépenses de la somme de cinq livres quinze sols huit deniers payés par les comptables aux maitres scieurs qui coupèrent les arbres du cimetière du lieu et les mirent en œuvre pour la réparation du porche de l’église & vingt-deux sols pour deux charges des ais de sapin qui furent qui furent employées à ladite réparation. Montant en tout six livres dix-sept sols huit deniers ; 6L 17S 8D

Le porche devait être assez vaste pour protéger des frimas la troupe des paroissiens. On connait une sépulture sous le porche: le 04 avril 1696 Paul Castet vicaire du lieu de Lapéne âgé de 45 ans meurt à Tréziers après avoir reçu les derniers sacrements. Il est enterré sous le porche. Il semble être apparenté au curé desservant la paroisse depuis 1695.
LES TRAVAUX DEMANDEES
L'espace disponible pour accueillir les fidèles est jugé insuffisant Connaissant l'étendue de la paroisse composée de trois communautés :  Treziers, Le Cazal des Faure et les Béssédes il faut pouvoir réunir plus de 200 personnes. ( En 1735 le Cazal des Faures compte 24 feux Treziers 64 feux, 1793 Tréziers compte 213 habitants)
Les commissaires demandent d'agir en reculant l'autel et réduisant le choeur et en agrandissant la "balustrade")
Toutes les réparation de l’église de Trézies reviennent à la somme de cent quatre-vingt-dix  livres treize sols
SOURCES :
Archives Départementales de l'Aude  G225 folio 35,36,37
Galia Tables des rapports des anciennes mesures... Gattey François (1753-1819)
 
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ISSN : 1626-0139

mail to : faure.robert@wanadoo.fr

10/10/2010