restructuration de l"eglise de treziers

LA RESTRUCTURATION DE L'EGLISE

 

 

 

 

 
1852
Le samedi 9 mai 1852 le maire Louis Cazal  réunit le conseil municipal : Luga Bernard, Mareilles Barthélémy, Carrié Pierre, Bloy Jean, Rolland Jacques, Carrié Joseph, Deumié Pierre, Sérié Jean Paul. Sont appelés, compte tenu des mesures à décider les habitants portés sur la liste de 1852 des trente les plus imposés : Roussel Jean, Benet Joseph, Bonnery Jean, Sérié Paul, Ricaud Jean, Casimir, Fabre Jean Louis, Malvieille Jean, Delpoux Jean, Douce Antoine.
Il convient de décider en urgence des travaux à lancer pour sauvegarder l’église.
Il expose : « La toiture menace de ruine car les bois de charpente sont presque entièrement vermoulus. De plus elle est trop basse eu égard à la grandeur de l'édifice ce qui produit un mauvais effet ...». Il serait judicieux de profiter de ce chantier de mise en sécurité pour améliorer l'esthétique de l'église Saint Martin en rehaussant le toit.
 
 

 

Il présente un projet avec le plan des travaux et le devis. Les fermes en bois sont remplacées par des arceaux en pierre de taille. « Cela rendrait la réparation plus solide et donc plus durable » Le coût est estimé à deux mille huit francs.
Comment financer cette rénovation ? On passe à l'examen des comptes de la fabrique paroissiale qui sont approuvés par l'évêque. Chacun peut constater qu'il n'existe pas de ressource suffisante pour financer les travaux.

Le maire se voit dans l’obligation de proposer le vote d’une imposition extraordinaire de mille deux cents francs à répartir en six annuités. Restent à trouver les huit cents francs. Une subvention pourrait être demandée.

Quelques conseillers protestent. Ils ne voient pas l’intérêt de travaux si importants. Au terme d’une discussion assez  âpre une majorité de conseillers se rallie aux arguments du maire. Le projet est adopté avec quatorze voix pour et quatre contre.

La préfecture rejette la demande de subvention.
 

Le Maire persévère. En septembre 1852 dans un nouveau courrier adressé au Préfet il argumente : « le conseil considère que depuis fort longtemps la commune de Tréziers, qui est très misérable, n'a obtenu aucun secours, tandis qu'il est accordé à tant d'autres qui sont infiniment plus riches. Elle demande que compte tenu de l'imposition qu’elle a voté malgré sa misère, on lui accorde le secours qu'elle mérite » Il ajoute que dans le cas ou le Ministre des cultes ne serait pas en mesure de lui accorder une aide pour l'exercice en cours, il compte bien en obtenir une pour le suivant.

Il faudra encore patienter deux ans. Le 31 mars 1854 le Sous Préfet annonce qu’un secours de deux cents francs est accordé. Il manque toujours six cents francs. Les travaux ne peuvent pas commencer. Six autres années vont passer

 
1860-1867

En octobre 1860 une réunion publique est organisée pour « s'occuper activement des réparations à faire à l'église paroissiale » Le nouveau maire, Jacques Raulet, qui vient tout juste d’être élu rappelle « que depuis qu'il est à la tête de la commune il a pris à cœur la restauration de l'église ». Il vient d'examiner la situation avec l'abbé desservant et l'architecte auteur des plans. Le devis originel date de 1852. Il doit être réactualisé pour tenir compte de nouveaux travaux qui sont devenu indispensables par suite de l’aggravation des dégradations. En outre il a constaté que des ouvrages pourtant indispensables, comme par exemple les ouvertures, avaient été omis dans le premier devis. Tous ces imprévus majorent la facture de mille francs. Il faut prévoir au moins trois mille francs de dépenses.

Les représentants du conseil de fabrique, qui ont été invités, disent que leurs ressources sont toujours quasi nulles. Ils « supplient la commune de venir à leur secours » et de « hâter par tous les moyens les réparations afin de sauver l'église d'une ruine imminente »

Maintenant la charpente vermoulue et pourrie s'affaisse sensiblement. « Il faut en convenir, c'est la plus triste et la plus pauvre église de la contrée. Monseigneur l'évêque lors de son passage en 1856 l'a constaté lui-même » Il a porté dans son compte rendu de visite l'urgente nécessité de la réparer.

 Tout bien compté et recompté il manque toujours mille francs. Une nouvelle fois un secours est demandé en insistant sur l’urgence des travaux. A force de persévérance une aide est accordée.

Les travaux seront exécutés par le sieur Dominique Robert sous la surveillance de M. Bezombes l'agent voyer cantonal.

La réception des travaux à lieu le vendredi 28 juin 1867. Leur montant s'élève à trois mille huit cents francs. Le budget prévisionnel a été dépassé. Il faudra mettre en place trois ans d'impositions supplémentaires pour solder les factures.

 

 
 
 
 
1900-1904
 
Un quart de siècle plus tard le maire, Pierre Faure, expose au conseil municipal, que malgré la subvention annuelle de dix francs, la fabrique n'arrive plus à entretenir le bâtiment de l'église. Les plâtres sont à refaire. Le coût est estimé à quatre cent cinquante francs.
 

Ces petits désordres, en fait, en cachent d’autres bien plus grands. La rénovation de 1867 qui se voulait définitive n'a pas respecté toutes les règles de l'architecture. Le poids de la toiture et l’importance de la poussée sur les arcs de plein cintre ont manifestement été sous évalués.

Le dimanche 14 octobre 1900 devant la gravité de la situation le conseil est réuni d’urgence.
Les clefs de voûte des trois arcs ont cédé. Sous la pression les voûtes se détachent des murs. Des éléments des plafonds se délitent et menacent de chuter  par place. Ils constituent un danger permanent pour les paroissiens.
Un autre défaut de construction est préoccupant. La muraille nord, dont la base est en contrebas du sol extérieur, reçoit les eaux d'infiltration sur toute sa longueur. Avec l’humidité permanente la maçonnerie se dégrade. La solidité de l'édifice est compromise. Un drain doit être envisagé de toute urgence.

Pierre Faure propose de compléter les travaux qui doivent d’abord assurer la sauvegarde du bâtiment par d'autres qui lui paraissent tout aussi indispensables. Ainsi lors des opérations précédentes on n'avait pas traité le problème de la mauvaise disposition du clocher. Il se trouvait encore sur la façade ouest. « Si bien que les cloches posées au niveau de la toiture ne répandent pas leur son dans le village ». L'agent voyer cantonal consulté donne une première estimation. Il faut prévoir dans les deux mille deux cent cinquante francs de travaux.

Le conseil demande à disposer d’une étude précise et motivée, réalisée par un homme de l’art, avant de se prononcer. On décide de confier l’étude du projet à un architecte le sieur A. Gally.

 

 
Le dimanche 30 juin 1901 celui-ci se déplace à Tréziers. Il établit le plan des travaux. Il dessine des vues de l’église avant et après l’opération de rénovation. Ce travail sur tissus de soie est toujours conservé à la mairie. Il propose de construire un clocheton à trois baies en pignon sur la façade orientale.L’entrée de l’église avec son porche  couvert, qui s’ouvrait coté nord, est aussi déplacée. Elle est remplacée par une porte monumentale en arc en plein cintre qui est placée au milieu de la façade orientale. Il s'agit là d'une restructuration complète de l'église. Le montant de la dépense est de près de trois mille cinq cents francs.
 

 

Le 03 août 1902 le Préfet offre une subvention de onze cents francs.

Le conseil municipal se méfie de cette estimation bien rapide. Il la trouve un peu précipitée. Il se souvient des anomalies qui ont suivi les précédents travaux.

Une étude complémentaire, plus approfondie, est demandée. Le dimanche 07 juin 1903 le rapport de l'architecte est présenté. Il est catégorique, le projet primitif n'assure pas la solidité de l'édifice. Les travaux réalisés surchargent les murs sans assurer une résistance suffisante à la poussée aux doubleaux.
Il est imaginé d'équilibrer les deux arcs du coté ouest en créant des chapelles en transept. Leurs murs absorberaient les contraintes. Pour l'arc qui subsiste au milieu de la nef deux contreforts seraient bâtis pour contrebalancer la poussée.

Autre complication, l'appareil du mur oriental ne fait que soixante centimètres d'épaisseur. Il est incapable de supporter le poids du clocheton et le balancement des cloches. Enfin on n'a pas prévu de sacristie pour le desservant.

 Le vendredi 18 décembre 1903 A. Gally présente un complément au projet. La sacristie est implantée contre le chœur coté midi.  La façade orientale qui supporte le clocheton est reconstruite. Son épaisseur passe à soixante-dix centimètres, avec des fondations de quatre-vingt centimètres. Le mur en moellons est chaîné sur les cotés par des pierres de taille. Il reçoit le portail qui donne accès à la nef. Le projet est approuvé par le Préfet le 08 janvier 1904.

 
 
Dernier épisode, le 25 août 1904, le conseil de fabrique demande la prise en charge de la dépense créée par la translation des cloches de l'ancien campanile vers le nouveau. Elle s'élève à soixante-dix francs, plus trente francs pour la fourniture et la pose d'équerres, tringles et cordes. Le mécanisme de l'horloge lui ne sera pas déplacé.
 

 

 
 
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ISSN : 1626-0139

17/10/2021

 

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