LES RAPPORTS DE LA SNPA AVEC LA MAIRIE DE TREZIERS
 
Le maire Elie Sérié et son conseil municipal accompagnèrent la Société Nationale des Pétroles d'Aquitaine, en facilitant son installation. Ils mitrent à sa disposition, contre le paiement d' indemnités, de plusieurs bâtiments communaux.
 
BATIMENT DE LA CANTINE
10 mars 1940, au début de la guerre, le Préfet avait demandé de mettre à sa disposition un terrain pouvant convenir à l'édification de baraquements  devant accueillir  les évacués de la zone des armées.
Le Conseil Municipal choisit deux terrains communaux cadastrés 338A et 339A. Rapidement l'édification d'un bâtiment  sera réalisée par l'entreprise Solanas de Chalabre sous la surveillance de M. Camel ingénieur honoraire.
Malgré l'afflux de population fuyant devant l'armée allemande le baraquement resta inoccupé.
Lorsque en 1943 la SNPA contacte la Mairie pour mettre en place sa logistique autour de la plateforme de forage d'Autajou elle  met  le bâtiment  à disposition  pour y installer une cantine pour ses ouvriers.
 
GARAGE
Le 02 décembre 1943 la SNPA aussi loue le garage de 30m2  attenant à l'église, précédemment attribué à l'institutrice, 1200F
 
AUTRES IMPLANTATIONS
Un terrain situé à la Croix petite, auparavant utilisé pour édifier les gerbiers et pour le battage du blé et autres céréales, est loué à Noël Faure.
Annette Malvieille se souvient : pour la Saint Jean un feu de joie y était allumé. Les jeunes gens de Tréziers s'y retrouvaient. Souvenir de rites anciens le curé l'abbé Marty venait le bénir.
La SNPA va y installer des baraquements pour loger le personnel du chantier.

 

 
 
MISE A DISPOSITION DES  RESSOURCES EN EAU
 
En 1936 la commune de Tréziers avait lancé un grand projet d'adduction d'eau. Il devait se substituer à l'ancien réseau exploitant des sources de la Serre qui n'était plus en état d'approvisionner le village. Profitant de l'arrivée de l'énergie électrique en 1930  on avait implanté une station de pompage qui captait l'eau d'un puits dans la plaine alluviale de l'Hers et l'envoyait vers des réservoirs de stockage et de distribution.
De là l'eau était amenéee dans les foyers et aux fontaines du village. Pour financer ces travaux la commune s'était endettée pour vingt huit ans auprès du Crédit Foncier de France. L'arrivée de la S.N.P.A., qui souhaitait réaliser des forages de recherche pétrolière sur le territoire de Tréziers, fut une aubaine qui permit d'alléger cette charge.
 
En 1943 l'entreprise, grande consommatrice d’eau, demande à la municipalité la fourniture des volumes nécessaire au fonctionnement des chantiers et des installations du personnel : cantine, dortoirs, baraquements divers. Les besoins journaliers sont estimés entre vingt et trente mètres cubes.
Le Maire, Elie Sérié, fait tout d’abord remarquer à la SNPA que cette quantité d'eau  dépasse largement le volume utilisé par les habitants du village. Après réflexion, suite à l'avis positif de ses conseillers, il estime la station de pompage capable de fournir ce surcroît. Mais pour cela il faut la faire fonctionner six à huit heures par jour. Ces nouvelles contraintes ont un coût. Après négociation un marché est conclu. Il est convenu que la société acquittera une indemnité mensuelle de mille francs. Cela lui donne droit à vingt cinq mètres cubes d’eau par mois. L’eau consommée au delà de ce forfait sera facturées trois francs le mètre cube. De plus, afin d'assurer dans les meilleures conditions possibles l'augmentation de débit demandée, la société s'engage à installer un moteur de cinq chevaux et une pompe de rechange. Le matériel communal ne servirait qu'au dépannage. Cet accord est approuvé par le conseil municipal le 08 octobre 1943. 
 
 
 

Rapidement la quantité d'eau utilisée par le forage d'Autajou dépasse largement les prévisions. Devant l'inflation des chiffres qui lui sont présenté le chef de chantier conteste l'exactitude du comptage. Il met en doute  le sérieux du travail du préposé communal Barthélemy Malvieille. Les mois qui suivent, bizarrement, les compteurs du chantier tombent en panne, ceux du village fonctionnent  pourtant correctement. Une chicane est amorcée.

Le jeudi 14 décembre 1944, le Conseil Municipal prend une sage décision. Pour supprimer la cause du conflit, il propose de le plus mesurer l'eau utilisée par le chantier. L' indemnité mensuelle est doublée, soit deux mille francs . Cela donne le droit, aux pétroliers, de disposer de toute la quantité d'eau qu’ils jugeront nécessaire pour leurs installations. De plus ils s'engagent à remédier, par leurs moyens et à leurs frais, à toute panne survenant au matériel, le leur propre et celui appartenant à la commune, les moteurs comme les pompes. 

 
Les pétroliers quittent Tréziers au printemps 1946. Ils poursuivent leurs recherches à Lagarde (Ariège) à proximité de la  ferme du Granjou. Ce site est référencé TREZIERS 2