ELECTRIFICATION DE TREZIERS

 
L’électrification du village fut décidée en 1923.
Le 05 décembre le maire Antoine Laffont lit aux conseillers d’une lettre du Préfet. Est annoncé le démarrage prochain d’un important programme d’électrification dans le département de l'Aude. Il propose à la commune de se porter candidate. C'est l’opportunité d’amener la force électrique jusqu’au village dans des conditions intéressantes. Le Génie Rural serait chargé de piloter le projet. Une subvention de l’Etat à hauteur de 30% est disponible pour financer les travaux. Le conseil donne son accord.
 
Il faudra patienter quatre ans avant que le projet se concrétise. Le mercredi 18 décembre 1929 la Société Méridionale de Transport de Force, dont le siège social est à Carcassonne, remet un devis. Il chiffre les travaux à cent douze mille francs. Quarante et un mille francs restent à la charge de la commune.
 
 
La municipalité décide de lancer un emprunt de vingt cinq mille francs. Il sera réalisé par voie de souscription publique. Il est émis cinquante obligations au porteur de cinq cents francs chacune. Elles servent un intérêt annuel de cinq pour cent. Elles sont remboursables sur vingt ans. Chaque année la municipalité procédait au tirage au sort des amortissements anticipés.
 
LA REALISATION
 
Une parcelle de terrain de douze mètres carrés à proximité du puits de Perry fut cédée par Martin Faure. Elle permit d’édifier le local abritant le transformateur.
Le conseil municipal confia à Barthélemy Malveille la responsabilité de surveillant des travaux.
 
Au départ il était prévu d’installer seulement quatre lampes pour éclairer les rues du village. Le nombre sera porté à huit.
La Société Méridionale de Transport de Force s’était engagée à démarrer les travaux l’été de l’année suivante.
Le dimanche quinze juin 1930 le maire réunit le conseil pour faire le point des travaux Il fallait, après l’éclairage public, penser à l’équipement des bâtiments communaux. Il propose d’installer une lampe à la mairie, une lampe à l’école, deux lampes dans le logement de l’instituteur, trois lampes au presbytère, trois lampes à l’église.
 
Lors de la même réunion il est décidé une extension du réseau. Elle permettra d’atteindre des zones laissées de coté dans le projet initial. Il s’agit des maisons de la veuve Toustou et de la famille Sarail au hameau de l’Espagnol, ainsi que celle de Germain Faure au village.
 

 

 
Le courant était distribué sous une tension de cent dix volts alternatifs. Un dispositif appelé conjoncteur, posé en façade de chaque bâtiment desservi, permettait de limiter la puissance délivrée. L'abonnement était forfaitaire. On ne mesurait pas la quantité d’électricité réellement consommée.
 
A l’intérieur des bâtiments les installations électriques était bien éloignées des normes actuelles. Le long des murs et au plafond courraient des paires de fils torsadés. C'était des fils de cuivre multibrins isolés par une gaine de toile tissée.  Ils étaient fixés sur de petits isolateurs en porcelaine blanche. Le plus souvent,  il n’y avait qu’une lampe à filament pour éclairer seulement la pièce principale. On devait tourner le bouton de l’interrupteur lui aussi en porcelaine. Une boite à fusible avec un fil de plomb protégeait le circuit.
 
Au lendemain de la guerre, en 1946, la grande majorité des entreprises de production, de transport et de distribution de l’électricité sont nationalisées. Electricité de France est créée par la Loi du 8 avril 1946 et regroupe toutes ces activités.
 
En 1951 EDF installe des compteurs. Du forfait l’on passe à la facturation de l’énergie réellement consommée. Le centre de distribution EDF de Carcassonne propose de nouveaux contrats. L’abonnement type pour « la fourniture de courant électrique destiné à l’éclairage de la maison » prévoit la pose au frais de l’abonné d’un compteur de cinq ampères à deux fils sous tension de 127 volts. Le prix de l’énergie est fixée à deux francs cinquante de kilowattheure Il est prévu d’effectuer un relevé tous les deux mois suivi d’une facturation.
 


En 1972 la nouvelle équipe municipale conduite par Joseph Monié se lance dans de grands travaux de rénovation : renforcement du réseau électrique devenu inadapté et réfection de l’éclairage public. Les fils électriques sur potence, qui courraient le long des rues, tellement appréciés des hirondelles, sont déposés. Ils sont remplacés par de gros câbles électriques noirs. Des lampadaires avec des lampes au néon sont installés en remplacement ses anciennes lampes de l’éclairage public.

Un quart de siècle plus tard, dans un soucis d’embellissement du village, les réseaux électriques et téléphoniques seront enterrés.