Combattants de la guerre de 14-18

 
 

FAURE GERMAIN

 
 

LE 125e REGIMENT TERRITORIAL D'INFANTERIE
 

Le dimanche 02 aout 1914 la France décrète l'ordre de mobilisation générale. Tout Français soumis aux obligations militaires doit obéir aux prescriptions du fascicule de mobilisation (pages coloriées placées dans son livret). Sont visés par le présent ordre tous les hommes non présents sous les drapeaux y compris les hommes des services auxiliaires.
Germain est mobilisé, au titre de la classe 1896, le mercredi 5 aout 1914. La veille les troupes allemandes sont entrées en Belgique elles attaquent Liège.
 
Germain rejoint le 125e Régiment d'Infanterie Territoriale de Narbonne, 16eme région militaire,179 brigade, 90 division infanterie territoriale.
Le 28 octobre 1914 il est à la citadelle de Mont Louis (Pyrénées Orientales) 
Les régiments territoriaux ont  comme missions d'assurer la surveillance des gares, des frontières, des principales voies de communication Il étaient aussi  chargés de l’occupation et de là la défense des places fortes et  lieux sensibles.
 

 
 
53eme REGIMENT d'INFANTERIE DE MARCHE
 
Germain Faure passe au 53eme Régiment d'Infanterie le samedi 24 avril 1915, au 9eme bataillon de ligne .

Ce bataillon a été formé le jour même à Narbonne. Il reprends deux compagnies du 53e de ligne en garnison à Perpignan et Rivesaltes et deux compagnies du 80eme de ligne de l'Aude.Il va être appelé 9eme bataillon de marche du 53e RI.
Il est mis sous le commandement du capitaine Vidal. La 34eme compagnie, qui vient de Rivesaltes, est commandée par  le sous lieutenant Oggery. Elle comprends 237 hommes de troupes et 10 sous-officiers.
Le bataillon  part de Narbonne par chemin de fer le 27 avril. Les hommes reçoivent des vivres pour six jours. Le train spécial, part direction Sète poue une destination inconnue. C'est arrivé à Nîmes qu'il apprends qu'il est dirigé sur la gare régulatrice de Troyes. En cours de route trois évacuations pour cause de maladie. pendant le trajet il  est effectué des distributions de café à l'eau de vire et de boissons hygiéniques ( à Orange, Lyon, Troyes) Finalement de train est dirigé sur Suippes (Marne) Débarquement  le 29 avril vers 12 h 30.
Les hommes  se mettent aussitôt en route pour Bussy le Château, à sept kilomètres de la gare d'arrivée. A 17 h le bataillon est installé à son cantonnement où il trouve: infirmerie, bureau du bataillon, logement des officiers,...

Jusqu'au 3 mai les unités organisent le cantonnement : cuisines, feuillées,...
Le bataillon s'approvisionne à Bussy le Château en pain et petits vivres, à Tilloy, distant de 7 km, pour la viande (bœuf ou mouton). Les ravitaillements éventuels (en vin, bois, foins, paille, bougies, tabac etc. ) s'effectue à Somme-Suippes à 6 km au nord de Bussy.
Dans la même localité cantonne plusieurs unités dont un secteur du 2eme Génie.
Le 1er mai le capitaine Vidal remet le commandement au capitaine Séaux qui vient de l'administration des Douanes..
Le 2 mai visite du Général Grossetti commandant le 16eme Corps d'Armée. Le bataillon est rattaché à la 32eme Division d'Infanterie.
Un champ de tir de fortune est aménagé contre la grande butte au sud du village.
Le 8 mai le Général Bouchez commandant la 32 division passe en revue le bataillon et visite le cantonnement.
A partir du 18 mai le Bataillon est chargé de fournir tous les jours à la Division 10 trébuchets garnis de fil de fer barbelé (chevalets de Lagarde)
Le 21 mai 40 hommes avec un caporal et un sergent son désignés pour recevoir une instruction pratique sur le maniement des mitrailleuses.  en plus des trébuchets il faut fournir des gabions et des claies. Cent hommes du bataillon doivent partir le soir à 18 heures pour escorter le convoi des voitures du train portant trébuchets, gabions, claies, . Le convoi va jusqu'au Mesnil. Le transport jusqu'a la 1ere ligne est effectuée par les hommes eux mêmes par les boyaux de communication des tranchées.
Le 31 mai à 3 h le bataillon quitte Bussy-le-Château. Il rejoint un nouveau cantonnement à Somme-Suippes.  Pendant le mois de mai 25 hommes sont évacués. Il a confectionné 688 trébuchets, 425 gabions, 258 claies. 1697 piquets. 
Le Quartier Général de la 32eme Division ainsi que plusieurs unités sont installées au cantonnement, qui accueille à tour de rôle divers bataillons d'infanterie venant au repos. Un établissement de bains douches, à l'usage de ces diverses formations, est installé prés de l'église.
 
Le 4 juin 1915  le bataillon est réorganisé. Les hommes ont été regroupés en fonction de leur classe d'âge.
Les hommes des classes 1806 à 1893 et tous les anciens auxiliaires ont été rassemblés dans la 36eme compagnie. Ils sont encadrés par des sous-officiers et caporaux de la territoriale ou de la réserve de l'Armée Territoriale. Ils sont commandés par le lieutenant Rabilloud, le plus âgé des officiers.
Les emplois de cuisiniers, tailleurs, cordonniers, brancardiers, infirmiers, etc.., ont été réservés d'abord pour les hommes provenant du service auxiliaire, puis pour le hommes des classes les plus anciennes de l'armée territoriale. Germain qui est de la classe 1896 entre dans ce cas.
Le 6 juin une fête champêtre est donnée à Cabane et Puits au Théâtre de la Nature.
Le 12 juin le lieutenant Rabillon commandant la 36e compagnie est évacué par l'ambulance 7/XVI, à la suite d'une congestion cérébrale. Une corvée est envoyée au camp de la Grand Route pour rechercher les effets, armes et munitions qui auraient pu être abandonnés dans les baraques ou aux alentours par le 53eme Régiment d'Infanterie de Perpignan. Ce régiment, qui se battait dans le secteur de Perthes les Hurlus, a été embarqué dans deux trains à Somme-Tourbes, destination Mourmelon le Petit.
Durant les mois de juin et de juillet le bataillon continue à fournir des équipes de corvée : transports de matériel au 1ere lignes, terrassiers travaillant aux boyaux, approfondissement des tranchées à 1,80m , aménagement de banquettes de tir...
Le 23 juin, à 2 heures, un violent incendie a détruit un bâtiment sis à coté de l'église de Somme-Suippes . Il contenait des fourrages, des pailles, des instruments agricoles et des animaux domestiques. La compagnie de jour s'est rendue sur les lieux et la chaine a été organisée, sous la direction du capitaine.

Le 03 juin le bataillon reçoit 13 jumelles Galillée, 4 jumelles prismatiques, 5 boussoles.
Juillet continuation de travaux de terrassement aux tranchées. Amélioration remise en état des boyaux de communication.
Le 14 juillet, à l'occasion de la fête nationale, les troupes ont reçu des suppléments d'alimentation : jambon, pois verts, confitures, cigares,. Un concert a été donné à Somme-Suippes dans le pré avoisinant le pont de la Suippes par des artistes ou amateurs de la Division. Toutes les punitions ont été levées. A parrtir du 15 juillet le bataillon participe aux travaux d'aménagement des lignes de défense situées au pied de la falaise de Cabane et Puits. Le Bataillon reçoit 100 pelles rondes, 20 pelles carrées, et 60 pelles pioches. la 33eme et la 35eme Cie se relaient pour ces travaux.
Le 23 juillet le bataillon est de retour à Bussy le Château. Il va confectionner 19329 piquets pour trébuchets, 1610 trébuchets, 156 chevaux de frise, 405 piquets de 1,5m, 543 gabions  425 claies. Le sous lieutenant Viala prend le commandement de la 36eme compagnie. Le 10 aout est mis en place un officier censeur, le sous-lieutenant Rivière, chargé du contrôle de la correspondance. Une section de la 36eme compagnie, 50 hommes, sous le commandement de l'adjudant Lattes est envoyé au Tilloye. Des coupes de bois ont été réquisitionnées. Les hommes sont chargés de l'abattage et du façonnage de bois destinés à la 32eme Division. 
Retour à Somme-Suippes le 10 Aout. Le bataillon est chargé de travaux de terrassement. Le 11 aout 25 hommes de la 36eme, tirés au sort passent en renfort au 143e Régiment d'Infanterie de Castelnaudary.
Le 14 aout changement de cantonnement. Le 9eme Bataillon s'installe à St Jean sur Tourbe au sud ouest de l'église entre la Tourbe et le cimetière militaire. Dans la même localité il y a l'ambulance 6/16 chargée du tri des blessés. 7 aout installation  de bivouac sur la cote 166. Des guitounes ont été aménagées ou construites. La pente nord étant à la vue de l'ennemi, les cuisines sont installées sur la pente sud. Toutes les prescriptions relatives à la conservation du paysage ont été observées. Le 18 aout demande de casques pour le bataillon. Le Général Grossetti commandant le Corps d'Armé visite le Bataillon le 18 aout. Il donne des ordres pour la reconstitution de la 36eme compagnie. Il insiste sur le service des Eaux et la propreté méticuleuse des feuillées. Les cuisiniers des 34e et 35e compagnies reviennent à la 36e compagnie. Ainsi reconstituée elle prend part aux travaux de terrassement.
La section détachée à Tilly pour les coupes de bois rallie le bataillon. Du 8 aout au 19 aout elle a abattu et débité 3587 arbres. Il s ont produit 521 rondins de 1, 5m à 4m de long. 2039 piquets ordinaires ou pour réseau de fil de fer, 2671 piquets pour trébuchets.
Les casques sont distribués le 20 aout avant la visite du Général  Bouchez.. Continuation des travaux de terrassement. Le 4 septembre le soldat Delmas Pierre de la 36eme Compagnie a été blessé au thorax par une balle perdue pendant les travaux de nuit.
Le 7 septembre le chef de bataillon Leclére qui vient du 122e Régiment d'Infanterie de Rodez prend le commandement du 9eme Bataillon.. Cantonnement à Courtaullt le Maupas, l puis à La Croix en Champagne.
30 septembre nouveau changement de cantonnement. Le chef de bataillon fait s'alléger ses homme. Ils déposent dans une salle de la mairie de Croix en Champagne les effets prévus par la note 5715 du 16° CA. A 6h ils se rendent à l'ancien parc du génie au nord du village. 
1600 sacs de terre et 1600 grenades sont distribués au hommes en remplacement des effets abandonnés. Ils reçoivent deux jours de vivres. Le bataillon se porte au pont de Marson, route de Miraucourt à Massiges. dés son arrivée il va bivouaquer dans les abris du boyau D.I. conduisant à l'Index;.
 


Autour de la Main de Massiges la bataille fait rage. Au Mont Têtu, le 15eme RI d'Albi a perdu 962 hommes dont 172 tués, le 143 RI de Carcassonne en a perdu plus de 800, le 80eme RI.de Narbonne plus de 1500. Le 1er octobre, pour combler les vides faits dans les rangs de ces régiments, le 9eme Bataillon fournit des cadres et des hommes. Le commandant Leclére, le lieutenant Poitoux, les sous lieutenants Riviére et Viala et 450 hommes passent au 15eme Régiment d'Infanterie qu'ils rejoignent au Ravin des Pins prés de Vargemoulin.. 121 hommes vont au 143eme RI, 128  hommes vont au 80eme RI.
Restent au Bataillon 146 hommes de troupe sous le commandement du sous-lieutenant Hostabrich. Ils ont chargés de creuser entre le sud du bois en demi lune et le PC un boyau de communication.
Le 9 octobre le Général en chef du 16eme Corps d'Armée "Je vous rappelle que les bataillons de dépôt doivent être utilisés entièrement, sauf les cadres et l'Etat Major, et ne doivent pas être reconstitués pour l'instant". En conséquence le 9eme bataillon de Marche ne conserve que son état major. Les sous-officiers autres et les hommes de troupe sont dispatchés vers d'autres unités. La Compagnie 16/52 du Génie reçoit 64 hommes sachant manier la pelle et la pioche.
12 octobre 1915 Germain Faure est transféré au 2éme Régiment de Génie 16éme Bataillon 52éme Compagnie
 
SOURCES :
JMO 26N 644/10
 

25/12/2011