proprietaires du chateau de treziers

PIERRE JEAN MAILLENC ESPERT

 

Pierre Maillenc Espert

Pierre Espert à l'âge de 36 ans. Peinture d'Artigue en 1934 (1)


Pierre Jean Maillenc est né à Tréziers le 22 Thermidor an V (11/08/1797) de Paule Astrade la servante de Bernard Espert, le propriétaire du château de Tréziers. C'est Bernard Espert lui même qui fit la déclaration à Jean Paul Bergé agent municipal. Le mari de Paule, Siméon Maillenc, s'était semble-t-il depuis longtemps, éloigné de son épouse. Il résidait du coté de Foix. Il décédera à Moulis (Ariége) le 23 messidor an IX (12/07/1801)
Pierre Maillenc sera adopté par Bernard Espert qui épousera sa mère. Il portera, pour l'Etat Civil, le nom de Maillenc Espert.

A la mort de son père adoptif il a 18 ans. C'est sa mère Paule Astrade qui il se trouve,  en position de tutrice, à la tête du château de Tréziers. Cette décision lui a été notifiée par le conseil de famille qui s'est tenu en présence du juge de Paix de Chalabre. Conformément au Code Napoléon, livre 1er, il a été désigné un subrogé tuteur, Bernard Lapasset négociant à Chalabre, qui est chargé de défendre les intérêts du mineur..
Pierre avait été institué héritier par testament publié le 05 février 1812. Sa mère, Paule, avait obtenu l'usufruit de la moitié des biens. (2)

Rapidement Pierre Espert chercha à s’affirmer comme le rejeton incontestable de son père adoptif. Tout d'abord, il se fit appeler Espert. Au-delà de sa position de solide propriétaire foncier, il tenait à être considéré comme le "patron du château", le seigneur du village.
Arguant du fait, que son père était l’acquéreur des biens de la famille de Lévis dans la paroisse de Tréziers, il revendiquait la pleine propriété des anciens vacants et des communaux. Pour cela il s'appuyait sur les anciennes règles féodales utilisées avant la Révolution lors des reconnaissances seigneuriales.

Le lundi 22 septembre 1822, à 8 heures du soir, le maire de Gruissan prononce l'union de Pierre Maillenc Espert et de Marie Razouls. La jeune mariée, qui a vingt ans, est la fille de François Razouls important négociant (eau de vies) de Gruissan et de Marie Bouix son épouse. La mère de l'époux est absente. Sa parenté est représentée par son tuteur Bernard Lapasset et son fils.
Pierre et Marie auront un enfant, la petite Bernadine Céline, née le vendredi 17 juin 1831 à Tréziers. Elle est appelée Bernadine en hommage à son grand père paternel. Son prénom usuel était Céline.

 

Céline Maillenc Espert âgée de 3 ans (1)

 
En mai 1824 il entra en lutte avec la municipalité dirigée par le maire Etienne Clavel, maréchal-ferrant de son état. Il réussit à convertir à ses vues quelques conseillers en leur offrant des avantages ou du travail. Ainsi en octobre 1825 embaucha t-il le doyen du conseil Bernard Planet comme garde particulier.
Toujours en chicane, il était déterminé d'arriver à ses fins. Dés qu'il put, à sa majorité (25 ans), il se  présenta aux élections municipale. Il fut élu maire le 1er janvier 1826. Avec les nouveaux conseillers qui lui étaient dévoués, ses intérêts ne seront jamais oubliés.
 
 
 
Pierre Espert restera onze ans à la mairie de Tréziers.
Le  plus souvent il résidait à Gruissan. Pour ce qui est de la gestion de la municipalité, il déléguait ses pouvoirs de maire à ses adjoints, d’abord Jean Marie Tournier (1826), ensuite Jean Bonaventure Bonnéry (1835).

Pour les grandes occasions M.le Maire était dans sa commune. Notamment le dimanche 24 octobre 1830 on le voit se rendre en cérémonie devant la porte principale de l’Eglise Saint Martin de Tréziers. Il lit et publie en présence des habitants la charte constitutionnelle promulguée par le Roi Louis Philippe 1er ( le 14 août 1830).
De même,
de mai et juin 1831, il
dirige la procédure de mise en place de la garde nationale

 

 
Le lundi 6 mars 1837 Pierre Maillenc Espert annonce son départ. Il déclare que bien que changeant de résidence il ne démissionnerait pas à la demande du Conseil. Il délègue ses pouvoirs à son adjoint Jean Bonnéry. Il déclare lui remettre les Archives de la mairie, titres, registres, documents et autres papier qu’il gardait dans sa maison à défaut de maison commune. Il est établi une liste de 30 articles.


A Gruissan  on le voit d'abord conseiller municipal  Rapidement dés 1840 il est Maire de la citée. Il sera remplacé par François Malvezy en 1848

 
Le 03 juin 1866 François Camp capitaine au long cours se présente à la mairie de Gruissan pour déclarer le décès de Pierre Maillenc Espert qui est de son voisin.
 
Par testament de 1866, il avait légué ses biens. Une part, d'une valeur d'environ 50 000 francs or, allait à commune de Gruissan . Le reste qui comprenait le domaine de Tréziers, estimé à 200 000 francs or,  allait à Carrié Pauline Louise dite Albine épouse de Pierre Deumié.
Le maire de Gruissan M. Carbonel avec sa municipalité affecta 23 000 francs à l'établissement des fontaines publiques.
Le 14 décembre 1867 eut lieu la bénédiction de la première pierre du bassin destiné à recevoir l'eau sortant de la montagne du Rec destinée à alimenter les fontaines. Avec le reste de l'héritage fut acquis la maison commune, un jardin et un moulin à huile.(3)
 
La commune de Gruissan, reconnaissante, donnera le nom d'Espert à une des rues de la vieille ville, et celui de son épouse Marie Razouls à une place de la cité.
 
SOURCES :
(1) Tableaux d'Artigue. Photographie de Mme Prot
(2) Archives Départementales de l'Aude 3E3585
(3) Les fontaine publiques de Gruissan,  Carbonel, Impr Gaillard, Narbonne, 1868
Archives communales de Tréziers

 

 

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ISSN : 1626-0139

 

20/02/2012