LE MONUMENT AU MORTS DE TREZIERS

La commune de Tréziers ne possède pas de monument au mort au sens strict. C'est une plaque commémorative  qui porte témoignage dans l'église de Saint Martin. Elle a été fixée à la gauche de la porte de l'ancien baptistère.  Elle rend hommage aux soldats morts à la guerre. 
Chaque année, à la fin de la messe de la "fête de Tréziers",  qui se tient fin août, le maire, au nom de la municipalité, dépose une gerbe de fleurs,  suivie d'une minute de silence.
LES MONUMENTS AUX MORTS DE LA GUERRE DE 14-18

En octobre 1919 le gouvernement décida que des subventions seraient accordées aux communes, en proportion de l’effort et des sacrifices qu’elles feraient en vue de glorifier les héros morts pour la Patrie. (1) Les municipalités qui auraient solliciteraient l'octroi de cette subvention devraient formuler une demande et y joindre les renseignements demandés, notamment :  le total des souscriptions recueillies dans la commune, la nature des ressources envisagées par le Conseil municipal en vue de faire face à cette dépense qui devrait être inscrite au budget, (emprunt, imposition, fonds disponibles)

:Il était précisé que l'inscription d'un nom se justifierait pleinement lorsque le défunt, décédé au cours de la  guerre  serait titulaire de la mention "Mort pour la France", et serait né ou domicilié légalement en dernier lieu dans la commune considérée.

 

Le Conseil Municipal qui eut à se prononcer sur ces dispositions avait été élu le 30 novembre 1919
Le maire était Antoine Laffont 52 ans. Il venait d'être réélu. Son fils Jean Baptiste 29 ans avait été mobilisé dans l'artillerie dés 1911. Il avait participé aux campagnes du Maroc, de Tunisie, d'Algérie, puis aux combats contre l'Allemagne.
L'adjoint était Baptiste Monié 49 ans veuf depuis 1918. En 1914 en tant que père de 4 enfants il avait été affecté à la réserve de l'Armée territoriale.
 
 Les conseillers :
Abel Faure avait 36 ans. Il avait été mobilisé de 1914 à 1918 comme fantassin au 125° Régiment Infanterie Territoriale de Narbonne. Il avait combattu dans les Vosges.
 

Camille Fabre  soldat de 1ére classe resta affecté à la réserve de l'armée territoriale en 1910 en tant que soutien de famille. Il était le père de six enfants.

Auguste Carrié 57 ans avait son fils Louis Joseph de la classe 1812 engagé volontaire (artillerie)

François Malveille 32 ans  mobilisé au 56eme régiment d'artillerie. Il avait été intoxiqué par les gaz de combat.

Auguste Toustou 36 ans. En décembre 1914 il fut réformé pour ankylose au genoux. Mais en 1917 la commission de réforme de Limoux le classa bon pour le service et l'affecta au au 2eme Régiment de Génie.  Il sera cité à l'ordre du régiment en 1918.

Marcelin Fabre 57 ans de la classe 1882 n'était pas mobilisable

Clément D’Esperonnat  33 ans  de la classe 1906 avait été mobilisé dans la réserve d'armée active.
 

En cette fin d'année 1919 la mairie de Tréziers n'avait reçu que deux extraits avis de décès militaires:les soldats Arnaud et Clarac.

Clarac Jules était né à Carcassonne. Il a sa tombe au cimetière militaire de Dole (Jura). Il avait de la famille au hameau de l'Espagnol.

Arnaud Justin, né à Lagarde (09), était le beau frère du conseiller Faure Abel. Il s'était marié en 1908 à Rodez. Il figure sur la liste des mobilisés de Treziers. (liste établie le 01/04/1919)

Le conseil municipal ne jugea pas utile de mettre en place un monument commémoratif. Le journal des délibérations reste muet sur ce sujet.

D'autres dossiers préoccupent les élus. Des réparations importantes doivent être décidées et financées à l'école communale.
Le curé de la paroisse de Tréziers, l'abbé Léon Marty, est de retour. Mobilisé, il avait combattu dans les services de santé militaires et fait prisonnier de guerre. Le presbytère qui était resté inoccupé est une masure. Il faut le rendre habitable.
D'autres travaux tout aussi urgents doivent être lancés sur le réseau d'eau. La fontaine du bassin, seul point d'eau du village, ne fonctionne plus depuis un mois.
Comme toutes les communes de France, Tréziers avait envoyé au front son contingent de jeunes citoyens. Tous ces hommes en étaient revenus souvent blessés, tout au moins traumatisés pour longtemps.
Mais aucun de ceux qui étaient natifs de la paroisse Saint Martin de Tréziers n'avait été tué. La protection de Saint Martin semblait évidente pour certains.
SECONDE GUERRE MONDIALE
Un quart de siècle après le grand embrasement de 1914 le bruit des bottes et du canon sont de retour.
A nouveau tous les hommes en âge de se battre sont mobilisés.
Une nouvelle fois ce sera: des morts, des blessés, des prisonniers. Beaucoup de traumatisés...

 

Une famille de Tréziers sera dans le deuil. Le jeune Ribo Marcel âgé de 25 ans est tué le 24 mai 1940 en Picardie à Aubigny. Il est mis en terre au cimetière de Néris les Bains (Allier)
La guerre terminée le gouvernement met en place des aides pour faciliter le retour des dépouilles des soldats morts au combat. Le conseil municipal de Tréziers aura à cœur de rapatrier Marcel Ribo dans le tombeau familial.
Conformément aux dispositions de l’article 12 du Décret du 16 juillet 1947 un somme de 1000 francs est prévue au budget de 1949.
CONSEIL MUNICIPAL EN 1949
Le conseil municipal avait été élu le 26 octobre 1947.

Maire : Henri Roujol, Adjoint : Roger Anglade,Conseillers: Caricio Rizzi, Augustin Carrié, Noël Faure, Barthélemy Malvieille, Henri Roulin, Louise Bonnery, Sauveur Ribo (père de Marcel), Antonin Combes, Osmin Luga.

Marcel Ribo sera inhumé le 19 février 1949 dans le cimetière communal

Peu après une plaque commémorative est apposée dans l'église Saint Martin.

SOURCES

(1) Circulaire du Ministre de l’Intérieur relative aux subventions à attribuer aux Communes pour l’érection de monuments commémoratifs aux
morts de la grande guerre.22 septembre 1919
 

ISSN : 1626-0139

Mail to : Robert Faure